- H. B.

- il y a 1 jour
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Depuis plusieurs années, j’accompagne des étudiants dans la préparation de leurs entretiens d’admission en écoles supérieures et écoles de commerce. Et s’il y a une chose que j’ai constatée très rapidement, c’est que l’entretien est rarement un problème de niveau, mais presque toujours un problème de clarté, de confiance et de méthode.
Durant mes consultations, j’ai vu des étudiants brillants sur le papier, avec de très bons dossiers académiques, être complètement déstabilisés dès qu’on leur demandait simplement : « Parlez-moi de vous ». À l’inverse, j’ai aussi accompagné des profils plus modestes scolairement, mais capables de structurer leur discours et d’assumer leur parcours, qui ont su convaincre le jury et décrocher une place dans l’école qu’ils visaient.
Ce que j’ai observé en premier entretien : le manque de clarté
Lors des premières séances, j’entends très souvent des discours longs, confus, remplis de généralités, où l’étudiant parle beaucoup sans réellement répondre à la question posée.Dans ma consultation, j’ai vu par exemple une étudiante en admission parallèle commencer son entretien par un récit décousu de son parcours, sans fil conducteur, sans lien clair entre ses choix passés et l’école qu’elle visait. Elle avait pourtant un bon dossier, mais son discours donnait l’impression qu’elle n’avait jamais vraiment réfléchi à son projet.
Nous avons alors travaillé ensemble à remettre de la cohérence : comprendre pourquoi elle avait fait certains choix, identifier ce qu’elle avait appris de ses expériences, et surtout l’aider à oser assumer son parcours au lieu de s’en excuser. Lors de l’entretien final, le jury lui a clairement fait comprendre qu’ils avaient apprécié sa maturité et sa capacité à se projeter, et elle a obtenu son admission.
Apprendre à parler de soi sans se surjouer
L’un des blocages que je rencontre le plus souvent en séance est la peur de “mal se vendre”. Beaucoup d’étudiants pensent qu’ils doivent se transformer en candidats parfaits, réciter un discours appris par cœur, ou dire ce qu’ils imaginent que le jury attend.
Dans ma consultation, j’ai vu un étudiant stressé, qui connaissait parfaitement son dossier, mais qui perdait tous ses moyens dès qu’il devait répondre à une question personnelle. À chaque simulation, il cherchait la “bonne réponse”, au lieu de donner sa réponse.
Nous avons travaillé à simplifier son discours, à utiliser des mots plus naturels, à expliquer ses choix avec sincérité. Le jour de l’entretien, il n’a pas cherché à impressionner le jury ; il a simplement expliqué son cheminement. Résultat : il est sorti de l’entretien soulagé, et quelques jours plus tard, il a reçu une réponse positive de l’école.
Structurer le discours : un tournant décisif
Un autre point clé que j’ai observé durant mes séances, c’est l’impact énorme d’un discours structuré.J’ai accompagné un candidat qui avait une très bonne connaissance de l’école, mais qui répondait de manière trop spontanée, en partant dans tous les sens. Le contenu était bon, mais la forme brouillait totalement le message.
En coaching, nous avons construit une structure simple, que le candidat pouvait utiliser pour presque toutes les questions parcours → réflexion → lien avec l’école → projection. Lors de son entretien réel, il a gagné en fluidité, en calme, et surtout en crédibilité. Le jury a perçu un candidat posé, réfléchi et mature. Il a été admis dans son premier choix.
Le stress : ce que j’ai vu changer grâce aux simulations
Le stress est omniprésent dans les consultations. Beaucoup d’étudiants arrivent en me disant : « Je perds mes moyens à l’oral ».Ce que j’ai constaté, c’est que le stress diminue rarement par des conseils théoriques, mais presque toujours par l’entraînement.
Durant mes séances, j’ai vu des étudiants, hésiter, oublier ce qu’ils voulaient dire. Après plusieurs simulations d’entretien, ces mêmes étudiants arrivaient à poser leur voix, à prendre le temps de réfléchir, et à accepter les silences sans paniquer.
L’un d’eux m’a confié après son admission que, le jour J, il avait reconnu certaines questions exactement comme en simulation, et que cela l’avait immédiatement rassuré. Il a décroché la place qu’il visait, alors qu’il doutait fortement au départ.
Ce que le jury perçoit réellement
À force d’accompagner des candidats, j’ai compris une chose essentielle : le jury ressent très vite si un étudiant est préparé ou non. Pas parce qu’il récite des réponses parfaites, mais parce qu’il est capable de :
Répondre de manière claire,
Justifier ses choix,
Rester calme sous pression,
Assumer son projet.
Dans ma consultation, j’ai vu des étudiants passer d’un discours hésitant à une posture beaucoup plus professionnelle, simplement en comprenant ce que le jury attend réellement d’eux.

Comment une bonne préparation permet de décrocher une place
Une bonne préparation ne transforme pas un étudiant en quelqu’un d’autre.Elle permet de révéler ce qui est déjà là, mais qui reste souvent bloqué par le stress, le manque de méthode ou la peur de mal faire.
J’ai vu des étudiants arriver découragés, persuadés qu’ils n’étaient “pas faits pour l’oral”, et repartir confiants, avec une vision claire de ce qu’ils avaient à dire et de la manière de le dire. Et j’ai vu ces mêmes étudiants décrocher leur place en école supérieure ou en école de commerce.
Conclusion
Si je devais résumer ce que j’ai appris à travers mes consultations, ce serait ceci :réussir un entretien d’admission n’est pas une question de talent inné, mais de préparation intelligente et personnalisée.
Quand un étudiant comprend son parcours, structure son discours et s’entraîne dans des conditions réalistes, l’entretien cesse d’être une source de peur et devient une opportunité.
Et très souvent, c’est cette préparation qui fait toute la différence.



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