- H. B.

- il y a 23 heures
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Lorsque je propose une simulation d’entretien à un étudiant pour la première fois, j’observe presque toujours la même réaction : un mélange de curiosité, de doute et parfois de résistance, souvent exprimée par une phrase que j’entends très régulièrement en consultation : « Est-ce vraiment nécessaire ? Je sais déjà ce que je vais dire. »
Avec l’expérience, j’ai compris que cette question n’est jamais anodine, car elle révèle souvent une préparation encore très théorique, où l’étudiant pense maîtriser son discours tant qu’il n’a pas eu à le confronter à une situation réelle, face à un interlocuteur qui pose des questions, coupe parfois la parole, reformule, relance, et observe autant la posture que le contenu des réponses.
Ce que la simulation révèle immédiatement, même chez les étudiants confiants
Dès les premières minutes d’une simulation, je vois apparaître des éléments que l’étudiant n’avait jamais identifiés seul, non pas par manque d’intelligence ou de motivation, mais simplement parce qu’il est extrêmement difficile d’avoir un regard objectif sur sa propre manière de s’exprimer à l’oral.
Dans mes séances de coaching, j’ai par exemple accompagné un étudiant convaincu d’être très à l’aise à l’oral, habitué à prendre la parole en cours, et persuadé que son entretien se passerait sans difficulté. Pourtant, dès la première simulation, il s’est mis à répondre de façon très longue, en accumulant des détails inutiles, sans jamais réellement répondre à la question posée, ce qui donnait l’impression d’un discours brouillon malgré un très bon fond.
Nous avons alors travaillé ensemble à ralentir son rythme, à structurer ses réponses, et à accepter l’idée qu’une réponse claire et concise est souvent bien plus convaincante qu’un long développement. Lors de son entretien réel, il m’a ensuite confié que le jury l’avait félicité pour la clarté de ses réponses, et il a obtenu son admission.
Le stress ne se gère pas en théorie, mais par l’expérience
Dans mes séances de coaching, j’ai vu de nombreux étudiants parfaitement préparés sur le fond, capables d’expliquer leur parcours et leurs motivations lorsqu’ils sont seuls ou à l’écrit, perdre complètement leurs moyens dès qu’ils se retrouvent dans une situation qui se rapproche de l’entretien réel, avec un regard posé sur eux et un silence après une question.
Le stress ne disparaît pas parce qu’on a lu des conseils ou répété ses réponses dans sa tête, il diminue surtout quand le cerveau s’est habitué à la situation. La simulation permet précisément cela : recréer un contexte suffisamment proche du réel pour que l’étudiant apprenne à rester présent, à respirer, à réfléchir avant de répondre, et à accepter les silences sans paniquer.
J’ai accompagné une étudiante particulièrement anxieuse, qui tremblait légèrement à chaque prise de parole lors de la première simulation. Après plusieurs séances, elle arrivait à poser sa voix, à regarder son interlocuteur, et à répondre calmement, même lorsque la question était déstabilisante. Le jour de son entretien, elle m’a dit avoir reconnu exactement la sensation vécue en simulation, ce qui l’a immédiatement rassurée et lui a permis de rester concentrée.

La simulation n’est pas un test, mais un espace d’apprentissage
Ce que je prends toujours le temps d’expliquer en début de coaching, c’est que la simulation d’entretien n’a pas pour objectif de juger ou de mettre en difficulté, mais au contraire de créer un cadre sécurisé dans lequel l’étudiant peut se tromper, hésiter, reformuler et recommencer, sans conséquence.
Dans ma consultation, j’ai vu aussi des étudiants très durs avec eux-mêmes, persuadés qu’ils devaient être parfaits dès la première simulation, puis progressivement comprendre que c’est précisément en acceptant l’erreur qu’ils progressaient le plus vite. À mesure que la pression retombait, leur discours devenait plus naturel, leur posture plus posée, et leur confiance beaucoup plus solide.
Ce que la simulation apporte concrètement le jour de l’entretien
Avec le recul, je peux affirmer que la simulation d’entretien est l’un des outils les plus puissants pour transformer une préparation abstraite en préparation efficace. Elle permet à l’étudiant de se rendre compte de la façon dont il est réellement perçu, d’ajuster son discours en fonction des réactions de l’interlocuteur, et surtout d’arriver le jour J avec un sentiment de familiarité plutôt que d’inconnu.
Dans mes consultations, j’ai vu des étudiants sortir d’une simulation stressés, parfois frustrés, mais revenir quelques jours plus tard beaucoup plus confiants, parce qu’ils avaient compris ce qui était attendu et ce qu’ils devaient améliorer. Et très souvent, ce sont ces étudiants qui, après l’entretien réel, m’écrivent pour m’annoncer qu’ils ont décroché la place qu’ils visaient.
Conclusion
Une simulation d’entretien n’est jamais un simple exercice supplémentaire. C’est souvent le moment où l’étudiant cesse de subir l’idée de l’entretien et commence réellement à s’y préparer.
Lorsqu’elle est bien menée, avec un regard extérieur bienveillant et exigeant, la simulation transforme l’appréhension en maîtrise, et le doute en confiance. Et dans un processus d’admission où tout se joue parfois en quelques minutes, cette différence est souvent décisive.
Si vous avez un entretien d’admission à venir et que vous souhaitez savoir si votre préparation est réellement suffisante, un premier échange permet de faire le point et d’identifier ce qui peut vous aider à aborder l’oral avec plus de sérénité.



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